Active dans le domaine de la formation et de l'information, Cap Santé se dote d'un directeur et se pose en interlocuteur dans les questions relatives à la gestion de l'or bleu.

" Au début des années 2000, le projet était très avancé. En collaboration avec l'OMS, un complexe de formation et d'information sur l'eau et le développement durable aurait dû se construire devant l'école hôtelière du Bouveret. Il aurait servi de centre de recherches. Faute de financement, il n'avait pas pu voir le jour."

Alors présidée par Claude Roch, la Fondation Cap Santé reprenait pourtant le flambeau. Sur les mêmes thématiques, elle a développé plusieurs expositions - dont l'une visible actuellement à M Central à Monthey - et supports didactiques.

Début janvier, elle s'est dotée d'un directeur. Hervé Fournier a pris la barre. " Mais le travail de fond ne s'est jamais interrompu, notamment grâce à Gilbert Fournier - ancien délégué aux questions universitaires du Valais - et à l'hydrogéologue Pascal Morard" , explique le nouveau patron.

Pour la population et les collectivités publiques

Sa prise de fonction intervient à un moment clef, ainsi que l'explique Pascal Gross, président de Cap Santé depuis 2009: " L'eau est une ressource fondamentale pour notre canton. Dans ce sens, nous allons travailler sur deux axes. En premier lieu, informer et former élèves et population sur les problématiques qui y sont liées et les inciter à l'utiliser à bon escient. Cela va des kWh aux canons à neige, en passant par l'irrigation et la quantité qu'on met dans le pastis."
La structure se veut aussi un outil à l'usage des collectivités publiques. "La gouvernance relative à l'eau est très spécifique en Valais" , enchaîne Hervé Fournier. "Chaque commune est responsable de sa distribution et de son épuration. Certaines pos sèdent des Services industriels et du savoir-faire. Pour d'autres, plus petites avec moins de moyens, la problématique est plus complexe. Grâce à nos liens avec des spécialistes - notamment le CREM ou encore CREALP - et nos ressorts en communication, nous pouvons aiguiller ceux qui ont besoin des compétences vers ceux qui en disposent." Et de prendre un cas précis: "L'été dernier, suite à une pollution en altitude, Saint-Gingolph s'est retrouvé dans une situation difficile. Dans un cas de ce genre, nous sommes à même de fournir aux autorités des listes de personnes à contacter et des moyens à mettre en oeuvre pour sortir de l'impasse. "
Cette phase d'appui, Pascal Gross la souligne: "Avec le réchauffement climatique, le rapport à l'eau se modifiera. Les réservoirs actuels seront-ils suffisants pour faire face aux périodes de sécheresse prévues par les scientifiques? A l'inverse, tout est-il envisagé dans le cadre de crues dévastatrices? Beaucoup est déjà fait, mais une direction plus élaborée devient nécessaire."
Hervé Fournier partage cet avis: " Dans ce contexte, on peut se demander si les frontières communales sont idéales dans la gestion de l'or bleu. Je suis persuadé que des collaborations intercommunales entre ceux qui ont le know-how et les autres seraient beaucoup plus fructueuses."

"Mon rêve: bâtir un Pôle Eau au Bouveret"

C'est là que Cap Santé entend jouer un rôle charnière. "Port-Valais, Vouvry et Saint-Gingolph siègent à notre conseil de fondation depuis la première heure", rappelle le directeur. "Vernayaz, Mont-Noble et Finhaut viennent d'y entrer. Ces communes peuvent y côtoyer des membres des services de l'Etat et des spécialistes. Soit un véritable forum. Notre objectif est de nous étendre au reste du canton." Le directeur souhaite cependant conserver ses attaches au bord du Léman. "Port-Valais étant le lieu où le Rhône déverse ses flots, je nourris l'espoir d'y voir se raviver l'ambition de départ et d'y bâtir un "Pôle Eau", qui permettrait une ouverture vers les autres cantons, voire même à l'international."

Un portail Internet et un partenariat avec "Le Nouvelliste"

Cap Santé a mis sur pied une plate-forme interactive. "Son rôle premier est d'offrir au grand public des informations sur la gestion de l'eau. En plus d'un glossaire et d'une foire aux questions, l'internaute pourra faire appel à un animateur" , note Hervé Fournier. "Nous sommes aussi en train de finaliser l'ouverture d'un volet destiné aux professionnels. Typiquement pour fournir un soutien dans des démarches administratives, aussi bien pour les entreprises que pour les acteurs institutionnels. Les thématiques principales sont liées à l'énergie, l'environnement, l'industrie..."

Dans ce cadre, un partenariat a été passé avec "Le Nouvelliste". "Nous mettrons en ligne un inventaire de tous les articles publiés dans le quotidien depuis 2003 sur le thème de l'eau. Plus de 400 documents seront classés, par district et par commune." Dès ce printemps, ils pourront aussi être accessibles au grand public. NM