Lors d’une visite organisée au réservoir d’eau du Petit-Clos à Choëx, le Président de la Ville de Monthey, M. Stéphane Coppey a présenté en détail le réseau de distribution d’eau potable.

La mission du Service des Eaux de la vile de Monthey doit assurer l’exploitation et l’entretien de l’ensemble du réseau d’eau, des sources, des puits, des réservoirs, des conduites et du pompage de manière fiable pour l’ensemble des consommateurs tout en s’assurant de la qualité de la fourniture de la ressource.

Ce sont  plusieurs aquifères très différents qui alimentent la ville de Monthey en eau potable. En altitude c’est la combe de Chindonne à 1500m. qui est un aquifère de type fissuré dans du schiste. Il présente la particularité d’offrir une faible protection par rapport aux influences de la surface. C’est  une zone attrayante pour le tourisme et l’estivage du bétail,  ce qui implique passablement de travail pour gérer et contrôler les zones de protection. Ces captages sont exploités depuis plus d’un demi-siècle et fournissent 25% de la production d’eau annuel.

Egalement à 1500m, mais sur l’autre versant, on trouve la zone Vouargne-Bourlo où l’eau est captée dans des dépôts quaternaires fins recouverts de forêt, ce qui offre une magnifique protection et filtration naturelle. Ces captages sont exploités depuis 1990 et fournissent également 25% de la production annuelle.

Du point de vue quantitatif, comme ces aquifères sont relativement de surface, ils sont donc très dépendants des conditions météo et ils subissent notamment un fort étiage en hiver lorsque le sol est gelé en altitude. Des sources de moyenne altitude sont également exploitées. Elles sont très intéressantes car  elles sont moins sensibles à l’étiage d’hiver, mais revers de la médaille, forcément plus sujettes à des conflits avec les activités humaines. Il en va de même  pour les sources dites de  l’hôpital, mais à la différence des autres, elles sont situées dans un massif calcaire, donc elles sont plus dures.

Le trop plein des sources qui n’est pas consommé par la commune de Bex est également exploité.  Le volume d’eau de source annuel provenant de Bex représente 20% du total de la commune de Monthey. La plaine du Rhône constitue un formidable réservoir, drainant l’ensemble des eaux provenant des coteaux. Il ne faut cependant pas imaginer qu’il s’agit d’un système aquifère homogène. On trouve des conditions de circulation et de chimie parfois très différentes à quelques dizaines de mètres d’intervalle et selon la profondeur. Depuis 1920, 4 puits de pompage ont été exploités pour l’alimentation de la ville. Aujourd’hui, on n’en utilise plus que deux. Comme les 2 autres sont situés en pleine ville,  ils ne pouvaient plus répondre aux critères de protection actuels. Le pompage dans cette nappe fournit 20% de l’alimentation de la ville en moyenne annuelle.

Une des stations de pompage en service se situe sur la commune de Monthey, au Boeuferrant et l’autre sur la commune de Massongex aux Iles d’en Bas, dans un périmètre cantonal réservé pour l’alimentation en eau de la région depuis 1981. Les deux stations de pompages sont parfaitement redondantes. D’une manière générale et par principe de précaution, le pompage de Massongex et privilégié car moins (voir pas du tout) influencé par des éléments traces tels que ceux qu’on peut trouver au Boeuferrant et qui proviennent de l’activité anthropique situées dans le bassin d’alimentation.

Le Réseau Nord

Ce réseau présente la particularité de regrouper 3 gros consommateurs sensibles : l’hôpital régional, l’hôpital psychiatrique de Malévoz et la défense incendie du Tunnel de la route de la Vallée, donc le problème majeur est d’assurer la sécurité d’approvisionnement. A ce titre, la conduite incendie du tunnel est alimentée en permanence de manière croisée par le réservoir Nord et le réseau ville. On assure le renouvellement d’eau dans cette conduite, grâce un piquage qui transite par la sortie de secours et alimente le quartier d’Arbignon.

Pour fiabiliser de manière complète l’alimentation de ce réseau on a encore la possibilité de dévier une partie des eaux de source de la commune de Collombey-Muraz à Chemeneau. Une conduite de 2 km. comportant 4 zones de pression a été construite dans ce but en 1989.

Le Réservoir du Petit-Clos

En 1990 c’est le réservoir du Peti-Clos qui a été mis en eau après 2 années de construction. Il s’agissait d’une collaboration entre la ville et le site chimique qui nécessitait une défense incendie adaptée en cas d’accident majeur.

En quelques chiffres, le réservoir du Petit-Clos c’est 15’000 m3  (soit env. 5 piscines olympiques) 9’000 m3 pour la ville et 6’000 m3 pour la défense incendie du site chimique

- Hauteur 8 m. / Surface au sol 2300 m2 - Réserve d’alimentation pour 38 h. -  Renouvellement du volume d’eau en 2,5 jours

Projet H20

Grace à une grande synergie, ce projet de mico-turbinage vise, dans un ensemble cohérent, les objectifs suivants:

Objectifs quantitatifs:

•       Alimentation des Cerniers et des Giettes gravitairement par les sources de Vuargne-Bourlo, en cas de manque d’eau provenant des sources de Chindonne(’été 2003).
•       Rénovation de la conduite Tresfois-Bas-Epenys, menacée par l’érosion de la falaise qu’elle traverse. 25% de l’eau fournie annuellement à la commune, transite par cette conduite.

Objectifs qualitatifs:

•       Plus d’apport d’eau de source au réservoir du Petit-Clos, ce qui adoucit l’eau provenant de Bex et des Iles d’en Bas, une minéralisation optimale des eaux fournies à la ville.
•       Réfection du réservoir de Tresfois dont les derniers travaux datent de 1955 et mise aux normes actuelles.
•       Remplacement des anciennes conduites Eternit plus que cinquantenaires et qui ne sont plus irréprochables.
•       Modernisation du système de traitement des eaux de sources.

Objectifs énergétiques:

•       Valorisation optimale du potentiel hydroélectrique du coteau de Choëx -> 1’000’000 de m3 d’eau potable sur une chute totale de 900 m.
•       3 nouvelles centrales sur le réseau d’eau potable : une aux Cerniers, une à Tresfois et une au Petit-Clos. Cette dernière remplacera celle de Bas-Epenys.
•       1 nouvelle centrale pour turbiner les eaux du Nant de Chindonne. L’ouvrage de mise en charge et les fouilles seront réalisées en synergie avec les travaux du réseau d’eau potable. Les eaux seront turbinées et restituées en amont du dépotoir des Semilles, hors de la zone piscicole du Nant de Choëx.
•       Augmentation du turbinage d’eau du coteau de Choëx de 150’000 à 3’000’000 de kW/h par année, l’équivalent de la consommation  électrique de 1000 ménages.
•       Couverture complète des besoins énergétiques du réseau d’eau.